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L'industrie du troisième millénaire

  in Petites Affiches Lyonnaises , du 5 au 11 mai 2001

 

L'Organe

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Thierry Ehrmann, Pdg du Groupe Serveur crée un musée privé à Vaise, consacré à l'art contemporain

A l’heure où quelques cent cinquante projets de musées de taille nationale ou internationale couvent en gestation de par le monde, Lyon ne semble pas vouloir rater cet élan culturel avec d’une part le Musée des Confluences qui a déjà fait couler beaucoup d’encre en attendant le verre et le béton, mais également l’“Organe”: l’étonnant et novateur projet d’un musée d’art entièrement privé né de l’imagination et du concept mêlant l’art à l’économie de la culture de Thierry Ehrmann, fondateur et PDG du groupe Serveur et de la banque de données Artprice.com.

L’idée n’est pas subite. Et encore moins le fruit d’une lubie quelconque mais bien l’aboutissement d’une réflexion qui gravite de façon permanente depuis de nombreuses années dans l’esprit de celui que le monde de l’art et de l’économie qualifie au fil des semaines aussi bien de précurseur que d’acteur incontournable de la nouvelle économie voire également d’“immense provocateur” pour les moins convaincus. Et si, en France, le musée sortait enfin de son carcan passé/ poussière/cimetière pour devenir vivant, actif et porteur de bénéfices car l’idée nouvelle, du moins dans les murs de l’hexagone, est bien de créer de toutes pièces un musée d’art contemporain de niveau international à l’échelle d’une société à caractère commerciale sans aucune hypocrisie de type dation ou fondation propose aujourd’hui Thierry Ehrmann. Nullement concurrentiel du MAC de Lyon avec qui il souhaite collaborer au mieux déjà de façon contractuelle pour les Biennales 2001 et 2003, l’Organe se donne pour but de constituer une collection d’œuvres d’art contemporaines représentative des différents courants artistiques internationaux, ceci dans la continuité des supports que sont la photographie, le cinéma, la vidéo, le DVD, l’image mobile ou immobile, le son, l’internet ou autres n’interdisant aucune évolution dans le champ de la création contemporaine, véritable nerf de la guerre et consigne de travail donnée à tous les artistes intéressés par l’Organe.

Une réflexion de longue haleine
De façon concrète ce musée proposera dès son ouverture programmée fin 2002 début 2003, des expositions pour lesquelles des œuvres seront spécialement commandées aux artistes. d’autres pourront être vendues par cessions de droits ou multiples originaux tandis qu’une importante partie sera conservée au titre de fonds du musée. La gestion de collection et de fonds privés dans le but d’exposition est également prévue, tandis que l’implication de l’Internet au cœur même de l’Organe, dont il sera l’une des bases essentielles, autorisera la diffusion et la vente d’images virtuelles auxquelles seront en matière de bénéfices adjoints les droits sur les images physiques et autres produits dérivés. Derrière tout cela une organisation réglée au millimètre réfléchit et résout les multiples équations à X inconnues qui peuvent se mettre en travers d’un projet aussi audacieux à propos duquel on se demande combien de grains de sable à la minute viendront ralentir cette impressionnante machine. Pas étonnant dans ces circonstances de compter parmi les appuis de Thierry Ehrmann autour de cette réflexion des spécialistes tels que Thierry Raspail du MAC, Serge Chalon d’Editing-Server ou Daniel et Marie Voyant de la Galerie Métropolis pour la partie artistique, mais également juridique quand Thierry Ehrmann précise que l’“Organe a su prendre tout ce qu’il y avait de meilleur dans la muséologie française depuis trois siècles en écartant simultanément tous les obstacles qui gênent les conservateurs, et la liste est longue des contraintes astreignantes à savoir déjà qu’un musée public n’a pour commencer pas le droit bien entendu de vendre une œuvre originale. Le problème aujourd’hui pour un musée est d’avoir les moyens financiers d’acheter ce qu’il y a de meilleur dans tel ou tel domaine pour pouvoir l’exposer ensuite au public. Sans ces moyens, le musée à fonds publics doit se rabattre sur des pièces mineures dans tous les cas où il ne peut pas faire une préemption. Dans le cadre de l’Organe, nous pourrons, comme le font les musées américains, vendre des pièces de moindres importances ou simplement en nombre pour acheter avec ces fonds des pièces dignes d’un musée international” précise-t-il encore. Enfin et toujours dans l’optique de développer à Lyon ou à partir de Lyon un maximum de liens entre tous les acteurs culturels de la cité, l’Organe se fixe pour but d’être en situation de prêts occasionnels d’œuvres pour des institutions régionales, nationales et internationales et voit parallèlement d’un très bon œil la possibilité évoquée récemment par Patrice Beghain, tout nouvel adjoint à la Culture, de montrer une partie des collections lyonnaises d’art contemporain hors les murs des institutions publiques via par exemple le projet de l’Organe. Dans la foulée, le constat des liens étroits et de la complicité qui unissent de façon très antérieure aux dernières élections municipales Thierry Ehrmann à Gérard Collomb, très attaché à la culture comme fer de lance à Lyon, laisse également entrevoir un développement positif de ce projet à propos duquel il n’est pas inutile de rappeler que celui-ci ne fera appel en aucun cas à des fonds ou subventions publics. Et puisqu’on est dans les proches, de ceux qui écriront l’histoire de l’Organe, à noter la collaboration d’Alain Jakubowicz pour tout ce qui concerne le juridique et les droits d’auteur, celle de Guy Brun de la Société Novelim pour l’ingénierie immobilière et de Jean-Paul Simoens pour l’ingénierie financière, sans oublier Paul Billon pressenti parmi les futurs administrateurs tandis qu'une certaine rumeur pour ne pas dire une rumeur certaine prêterait l’entrée de Bernard Arnault dans le projet.

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